☇ It's the most wonderful time of the year (TOPIC COMMUN)

Le verre renversé elle se glisse dans la foule, ombre à nouveau invisible parmi ceux qui n’ont cure de sa présence. Néanmoins elle garde les yeux fixés sur Rhys, incapable de lui faire confiance ou de penser – que d’une façon ou d’une autre – il ne laissera pas une trainée de dévastation dans son sillage. La foule devient mouvementée lorsque résonne le nom de Daria. Elle s’approche de nouveau, guettant chaque parole des conversations qui l’entourent. Disparue visiblement. Perdue peut-être, ou pire. L’un ou l’autre, peu importe à Satyavati. En revanche elle se doute que l’air calme qui régnait jusqu’alors ne va probablement pas durer. Soucieuse, elle se retire doucement de la foule pour aller se placer derrière les stands proposant alcool et nourriture. Un meilleur point d’observation … ou de fuite s’il fallait partir précipitamment.

Elle observe du coin de l’œil les silhouettes se tourner d’un bout à l’autre de la place. On s’agite. On remue. On parle. Surtout on voit les véritables couleurs se peindre sur les visages. Ceux qui sont paniqués, agités, inquiets. Et ceux dont les traits se distendent un instant pour montrer une ombre de contentement. Et elle regarde Satyavati, contente que son déguisement lui permette de regarder  et de rassembler les informations qu’on lui demande de rapporter. Sa force mais aussi sa faiblesse.

Lorsqu’elle repose les yeux sur @Rhys St-James, elle voit la haute silhouette se pencher légèrement pour murmurer à l’oreille de @Jósva Solsvik. Les sourcils se froncent. Presque un sentiment de prémonition qui la fait suivre l'ami et se déplacer pour garder un meilleur angle de vue. Le corps se tends lorsqu’elle voit le loup s’approcher d’un vampire. D’un coup d’un seul la vague méfiance dans ses yeux se transforme en horreur, le loup arrache violemment le cœur du vampire. Elle ne peut pas en comprendre la raison. Pas réellement, la panique soudaine bien trop violente pour discerner la cause, mais elle comprends déjà les conséquences.

Il faut faire quelque chose. Elle ne peut pas l’aider publiquement, se révéler ne ferait qu’attiser la haine. Elle tomberait et lui avec. Pourtant pas question de détourner les yeux.  De l’abandonner. Panique et colère qui s’entremêlent jusqu’à faire éclater en morceaux tout espoir de rationalité. S’il est impossible de le défendre, elle peut, peut-être détourner l’attention.

Une silhouette qui attire son attention du coin de l’œil et elle reconnait @Syà Yuan, ou du moins l’apparence qu’elle prends régulièrement pour se cacher. Cri mental adressé à l’amie « J’ai besoin d’aide ! Pour lui ! Fais quelque chose ! » L’image de Jósva gravé dans l’esprit. L’appel de détresse envoyé, la kitsune se met à faire ce qu’elle fait de mieux. Semer le chaos avant que la situation ne déraille d'avantage pour le loup. Située juste derrière un stand de vodka elle laisse une once de feu bleu se déposer au creux de ses doigts et s’installer sur le bois avant d’aller lécher les bouteilles et l’alcool. Le liquide brûle soudain rapidement et elle se recule alors que les cris de paniques commencent à retentir.

Spoiler:

Les prémices de la soirée auraient pu l’annoncer douce. Mais elle n’oublie pas, Syà, n’oublie rien. Se souvient trop bien, malgré les siècles passés, des événements qui ont gorgé les terres d’Helvika de sang. On ne célèbre pas pareille date. On se contente de pleurer ses morts. Et quand bien même la scène parait paisible, joyeux marché illuminé par la magie des fêtes où les badauds déambule sous la bonne humeur, il demeure qu’elle n’aura jamais l’esprit tranquille, se fait presque sombre, distante, en observant les étals. Ses doigts se promènent sur les marchandises, aiguisent son envie, le terrible besoin de prendre, de posséder. La distraction d’un marchand se solde par un joli bijou qui vient orner son doigt avec naturel, et la déambulation continue. Le prochain arrêt se solde par la récupération d’une lanterne – cette fois dûment acheté – et elle y glisse quelques mots de condoléances, aux égards des morts qui assombrissent cette journée. Perdue dans la foule, anonyme qui se confond dans le noir qu’elle porte, elle a pour toute lumière cette lanterne qu’elle se refuse encore à lâcher, pas encore. Elle trouve encore le moyen de se recueillir, dans le fond de son âme, malgré la foule qui se presse autour d’elle.

Avant que le chaos ne s’invite – mais on ne devrait pas s’en étonner, à une date pareille. L’appel de @Satyavati Ahuja résonne assez fort pour la faire brusquement se retourner, aviser la situation. Le visage de l’homme s’impose dans son esprit, la prend en tenaille, et elle n’a d’autre choix que de le chercher dans la foule, de faire corps avec la détresse de la kitsune, sans pour autant réellement savoir. Les amis de mes amis sont mes amis. Sa loyauté la perdre, mais elle ne tarde pas à repérer le cœur des angoisses de Satyavati, sans deviner l’horreur qui se dessine derrière le cabanon. Mais elle s’en éloigne d’abord, et bientôt, c’est à elle de glisser un doigt enflammé sur le mur d’un étal, petite vicieuse qui s’enfuit dans l’ombre, cède au chaos de sa cadette, provoque les événements et l’imite. Derrière elle, l’incendie se déclare, mais elle ne jette pas même un regard en arrière, n’entend pas les cris des effrayés, ou des éventuels blessés, n’y prend pas garde, préfère se glisser au loin, rejoindre les ombres et se joindre au pauvre bonhomme qui se dresse-là. Un cadavre git à ses pieds, la poitrine percée, mais ne l’émeut pas pour autant, elle se contente d’enjamber le corps, éviter l’odieuse flaque de sang pour ne pas salir ses chaussures. Elle aurait aimé pouvoir tout cacher, plonger le marché dans de douces illusions, si seulement ils n’avaient pas été aussi nombreux. Le meurtre ne sera pas dissimulé aussi facilement. Mais déjà, elle cherche le nœud de l’affaire, s’insinue dans l’esprit du loup, vient quérir ses derniers instants, remonte, remonte, subit le combat avant d’en venir à ces deux pauvres mots. Tue-le. Ne sait trop si elle devrait sourire de la fourberie du vampire, ou seulement soupirer, d’ainsi se retrouver prise entre deux loyautés qui s’entrechoquent. « Dommage que ce soit tombé sur vous. » Rhys aurait pu déchainer le chaos chez quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle aurait pu abandonner sans craindre le regard déçu d’une amie. Une autre fois, elle ne se serait rien autorisée, aurait préférée s’abriter. Mais sous couvert d’anonymat, l’air de rien, indifférente à l’horreur qui s’est couchée à leurs pieds, elle glisse son bras sous le sien, impose sa poigne. Elle ne doute pas de pouvoir repousser à coups d’illusions quelques badauds, mais ce n’est qu’une question de temps avant que la vérité n’éclate. « Va falloir se réveiller. A moins que vous ne vouliez y laisser votre peau. » Elle n’a l’air de rien, petit brin de femme minuscule à son bras, use encore d’une voix de velours, malgré l’heure grave. Mais elle impose quand même son étreinte, cherche déjà à le tirer au loin, lui commander le mouvement, une réaction. « Satya fait diversion et elle a pas trop l’air de vouloir vous perdre. Vous pouvez faire ça pour elle, survivre à cette soirée ? » Dans la folie de la soirée, elle se raccroche à ses derniers atouts, dégaine la kitsune comme dernière arme, espère qu’elle suffira à le ramener à la raison, implanter un peu de bon sens dans sa psyché, ramener une lueur dans son regard si vide, si vide qu’il en deviendrait effrayant.

Spoiler:

Les distractions s'évaporent une fois l'instruction donnée et Maître Loup lorgne à nouveau sur les alentours, les sens aux aguets. Puis il y a la fragrance de l'ichor qui vient imprégner les naseaux, portant une œillade vers la source pour tomber sur la scène macabre que de trop nombreuses ombres semblent apercevoir. La mandibule se crispe, reconnaissant la gueule paumée d'un @Jósva Solsvik coupable aux pognes sanguinolentes, détentrices d'un myocarde arraché. Mômichon tumultueux qui semble vouloir anéantir toute trace d'accords et d'héritages qu'il porte, en égoïste qui semble n'en faire, qu'une fois de plus, à sa tête.

Alpha reconnaît la fragrance de @Maja Sørensen qui pointe tardivement son museau, semble tomber à pic. Il ne prend pas le temps de lui adresser des salutations, bien trop focalisé sur l'abominable crime généré par Jósva dont il doit s'occuper dans l'immédiat, avant que d'autres ne lui tombent dessus, se jugeant responsable des débordements de ses propres lycans. « Occupe-toi de ta sœur et surveille les autres. » Le timbre se veut trop sec par rapport à l’accoutumée, les tripailles chatouillées par les agacements rances qui semblaient s'accumuler.

Il file, esquivant les badauds afin de tracer une ligne droite à l'aura menaçante en direction du semi-Sørensen trublion pris sous l'aile de @Syà Yuan qui, fort heureusement, l'éloigne déjà des badauds pour le tapir un peu plus dans les ombres ouateuses. Les griffes empoignent le Första qu'il s'imagine déviant, sans même se soucier de l'autre présence à ses côtés qui lui fut probablement salvatrice. Le sang froid de l'aîné semble s'évaporer à l'instant même où la carne captive trouve un mur, l'iris s'engorgeant d'un éclat d'argent luisant sous la sorgue. Bonze trop soucieux de ses ouailles, peine à supporter qu'on anéantisse la sécurité de sa meute et des accords de paix, au-delà d'une accumulation crasse de débordements au nom seul de Jósva. « Qu'as-tu fais. » qu'il grogne, la babine relevée et les crocs pointant en dagues affutées. « Tu viens de nous mettre tous en danger. » Et il a envie, de lui déchiqueter la gargue pour son crime de trop, agacé de devoir s'affairer dans les bagatelles puériles générées par ses propres loups en perte de temps, plutôt que de guetter les hostilités avoisinantes. Pourtant les griffes finissent par se rétracter au même titre que les crocs, la raison plus forte que l'impulsion, relâchant loupiot trop égocentrique en recouvrant des bribes de son calme coutumier, n'en laissant qu'une œillade hautaine emplie d'une déception trop lourde à l'égard du frère.

en bref:

Elle l'observe sans ciller, ce visage qui a hanté ses cauchemars d'orpheline. @Rasvar Dragomir passé au crible sous le regard affûté de la kitsune, dissimulée sous les traits de l'humaine. Les minutes s'égrènent et l'écho de sa voix vient briser le silence, la sortant de son propre mutisme. Elle se raccroche à quelques miettes de courage, s'efforçant de lui sourire, d'échanger des banalités comme s'il n'était pas responsable de son coeur brisé. Il lui avait tout pris ce soir-là, symbole d'une innocence qu'il lui avait arrachée en même temps que sa première vie. Pourtant elle reste clouée sur place, les phrases mécaniques murmurées du bout de ses lèvres qu'elle retient de trembler. Elle est comme détachée de son propre corps, c'est une autre qui se tient à sa place, échangeant des banalités avec son bourreau.
Lorsque soudain deux loups s'approchent, rôdeurs qui s'invitent dans leur cercle pour mieux provoquer le prince. Akemi ne réagit pas quand les premières insultes fusent, anesthésiée, effacée. Ses yeux se fixent sur les babines retroussées des cabots qui braillent, crachant leur venin à un vampire qui semblait rester stoïque. La conversation devient houleuse quand la Feng se rappelle qu'elle n'est pas sensée griller sa couverture, elle trouve alors un prétexte pour échapper aux tensions du monde obscur dont elle doit se prétendre isolée.

Elle s'éloigne de la royauté vampirique et des museaux agités, préférant s'enfoncer dans la foule pour oublier ce qu'elle vient de s'infliger. Imprudente Akemi, ce soir elle s'est approchée si près de l'ennemi qu'elle aurait pu y rester. Peut-être les autres avaient-ils raison, peut-être devrait-elle quitter Helvika avant d'y creuser sa tombe. Pour l'heure, elle pourrait se contenter de quitter cette place maudite et toutes ces silhouettes blanches, comme autant de fantômes revenus la hanter.
Elle n'entend pas les rumeurs, trop perdue dans ses propres pensées pour entendre celles des autres. Elle s'apprête à partir quand un reflet bleuté attrape son regard, avant que tout un stand de vodka ne s'embrase. Elle aurait juré avoir reconnu la nuance du feu bleu avant que le bois ne s'enflamme, déjà ses yeux parcourent la foule à la recherche d'une silhouette familière. Mais si les kitsunes étaient de sortie, elles devaient sans doute s'être camouflées. Une pensée pour @Satyavati Ahuja la saisit aux tripes. Était-elle en sécurité, où qu'elle soit? Akemi hésite, tend les tentacules de son pouvoir vers cette autre qui lui échappe depuis plusieurs semaines. Avant d'abandonner, sachant d'avance que la conversation serait une impasse. Trop de secrets, de mensonges.

L'agitation l'interpelle enfin, pas seulement du côté où l'incendie s'est déclaré. Akemi observe les messes basses, les comportements déviants des loups qui montrent les crocs, la tension qui se propage d'un bout à l'autre de la place, presque palpable. Quelque chose se trame, même si tout ça lui échappe encore. Et tandis que les cris résonnent et que les gens fuient le stand en feu, la kitsune s'avance, inquiète à l'idée que les flammes aient déjà fait des blessés. Un incendie un soir comme celui-ci, c'était comme si l'un de ses cauchemars prenait vie. Instinctivement, ses doigts vont trouver son pendentif, l'un des seuls souvenirs lui restant encore de sa mère. Comme pour se donner du courage, elle le serre d'une main et inspire profondément, les yeux fermés. Pourquoi, non mais pourquoi était-elle venue à cette soirée.

Spoiler:

Fasciné, tu es incapable de lâcher cette silhouette de tes mirettes. Inexplicable pulsion qui t'habite, tandis que sur la place cela s'anime, cela se rassemble, que les fragrances s'entremêlent, mais tes sens s'en retrouvent déboussolé par ce qui vient de te frapper. Le palpitant qui s'emballe dans ta cage thoracique, rapidement tu n'entends plus que ces battements qui se font plus fort de seconde en seconde. Tu sais que tu devrais te méfier, tu sais que cette ville regorge d'ombre, tu te doutes que dans les ténèbres une guerre se déroule, un conflit auquel tu n'as pas pris part encore. Le danger est grand, mais tu sens comme un élan de fougue t'envahir tandis que tu écrases ta cigarette sous tes pieds. Tu tentes de contenir le désir qui commence à bouillonner en toi, tu veux l'attraper, la saisir, découvrir ce visage énigmatique. Tu en oublies tes obligations, le regard qui s'égare parmi la masse grouillante tandis que ton camarade aurait bien besoin de tes talents, tu n'entends plus rien alors qu'il t'interpelle plutôt bruyamment. Tu abandonnes ta boisson au coin du stand et plonge d'instinct dans la foule. Tu ne peux contenir plus longtemps cette pulsion.  

Habilement, tu te faufiles dans la foule, constate à quel point l'inconnue est entouré, le fumet lupin parvint jusqu'à tes naseaux, d'autres loups, tu n'en doutes point et... Elle aussi ? Tu l'ignores, mais cela ne te paralyse pas pour autant, au contraire, cela te galvanise. Tu perçois d'autres parfums, plus méconnu, que tu ne parvins à identifier, spectres passager qui finirent, un après les autres par s'éloigner. Le groupe se réduit, la tension semble palpable, comme l'ivresse pour certains. Tu t'approches encore un peu plus, jusqu'à la discernée avec précision. Détailler chacune de ses courbes et cette sensation, presque familière, elle semble si similaire aux récits qu'on te conta par le passé, sur ce phénomène qui uni ton espèce à des sentiments que tu t'es si longtemps interdit. L'imprégnation, mais l'incertitude demeure. Encore quelques pas et ta main se lève, pour venir se poser délicatement sur son épaule.

Excusez-moi, mais... On ne se serait pas déjà croisé quelque part ? Les seuls mots que tu parvins à articuler, la seule approche, des plus maladroites qui soit, que tu trouves à cet instant précis. Tu ne comprends pas, cette sensation, ce feu qui bouillonne sous ta carne. Tu es désarmé. Sensation affreuse. Mais à peine tu as le temps d'apercevoir son visage face au tiens, que la pestilence de l'alcool qu'on embrase parvint à tes narines, rapidement suivi par les premiers cris, un premier élan de panique. Tu te retrouves donc au milieu de la foule, tandis que cette soirée semble s'embraser, littéralement. Un timing d'une splendeur désastreuse. Aucun retrait semble envisageable et cet instinct presque animal qui vient te saisir au tripes, mais qu'est-ce qui se passe ici, bordel ?! la pensée vient t'arracher à ton état de transe depuis que tu l'as aperçu.

Spoiler:

Le calme plat d'@Hakan Sørensen t'irrite au plus haut point, tu l'accuses de patricide (régicide, en un sens, même) et c'est à peine s'il cligne des yeux – il est tout ce que tu ne souhaites pas devenir, Första traître et lâche. Le sourire que tu arbores alors qu'il te rembarre ne cache pas ton agacement, trahit par tes prunelles noires. A défaut d'empester l'alcool, vous voilà empestant les embrouilles et tu lèves les yeux au ciel quand Maître Loup envoie quelques uns des siens pour surveiller les tiens. « Les Perros, toujours les Perros ?! Il serait peut-être temps que vous agissiez, vous aussi, non ? N'avons-nous pas des intérêts communs ? » C'est le regard de @Jósva Solsvik que tu cherches, ensuite, mais il reste effacé lui aussi, n'est pas capable de défier son alpha, et il a surtout l'air d'avoir flairé autre chose – et ta légère déception à son égard devient le tumulte que tu souhaitais, certes, mais à ses dépens. Le bâtard s'échappe du petit groupe, le vampire restant (@Rhys St-James) prend congé en même temps non sans capter ton regard. Clin d'œil malvenu, pourtant tu y tiens tête et lèves légèrement le menton, dans l'attente.

Puis le bazar devient bordel et te ne contrôles plus rien – non que tu n'ais véritablement été maîtresse de quoi que ce soit auparavant, ce n'est pas ton rôle.

Sangsue tabassée, aux mains de loups, sangsue achevée. Vous deviez faire du bruit pour sauver l'honneur des loups, mais sans doute fourbe goule a eu vent de vos plans et les a retourné contre vous. Aucun honneur. Pas le temps de sauver soldat Jósva, son alpha devra s'en charger, tu t'élances à l'opposé, rapidement, pour rejoindre les tiens. Ça cogne fort dans ta cage thoracique, les sens s'agitent en même temps que la foule, plusieurs stands commencent à prendre feu, mais tu ignores et continues d'avancer.

Sans vraiment le savoir, c'est quelqu'un d'autre que ta meute que tu cherches en premier, jusqu'à en repérer le long manteau et manquer de renverser l'individu. « Sebastián! »* (@Sebastián Santiago) Tu appelles, essoufflée, saisis un poignet presque sans t'arrêter – pas le temps, de lui expliquer, aucun intérêt à te faire voir avec lui. Mais tu dois faire quelque chose. « Va voir Hakan. »* Tu espères que sa loyauté aux Första est suffisante, pour les aider – c'est les tiens que tu essaies de sauver, aussi, en t'alliant à tous les ennemis.

Tu repars, déjà, ne laissant nullement le temps à une réaction quelconque. Tu retrouves tes frères et sœurs et tentes de regagner ton calme malgré l'explosion imminente. « C'est bon, les caniches du roi sont occupés. C'est maintenant. »*

Spoiler:

Ton regard arpente la foule comme une marée sombre, prunelles de velours à l'acuité farouche. Tu ne laisseras pas impuni ce crime - kidnapper la soeur d'Irina, sous les yeux mêmes de sa famille, de ses amis ? Voilà un fait d'armes bien peu reluisant, indigne de braves. Tu sembles repérer deux silhouettes, répondant aux adjectifs, quand une odeur de fumée et des cris emplissent le monde. La foule tente d'éteindre des foyers incendiaires qui se déclarent - mais soudain, c'est le feu en ton être, quand @Ana Derbez crie ton nom et s'empare de ton poignet. Tu oublies tout le reste, baisses le regard vers elle, subjugué. Quelques secondes seulement, mais il y a dans sa voix une émotion palpable qui n'a rien à voir avec votre proximité. Quelque chose de grave est arrivé, pour qu'elle t'ordonne d'aller voir ton ami - qu'est-il arrivé à @Hakan Sørensen ? Tes doigts frôlent les siens qui te lâchent, rapidement, mais le temps te semble alangui, ralenti, jusqu'à la cessation du contact frissonnant. Tu prends quelques secondes, conscient qu'elle t'entendra : « Un russe et un hispanique. Ils ont enlevé la soeur d'Irina. Attention, tout cela est trop dangereux. »* Pour toi, hurle ton esprit, c'est trop dangereux pour toi, fais attention à toi, à ce que ta meute fait, ne faites pas de mal à Daria ou les répercussions seront si grandes que je ne pourrais plus simplement plaider pour eux - peux-tu encore le faire, même ?

Elle s'éloigne et tu en fais de même, d'un pas rapide, jusqu'à atterir à l'endroit où @Hakan Sørensen est posté. Il y a maints effluves, dominés tous par la fumée, mais l'odeur qui assaille tes naines pourtant est ferreuse, sanglante. Tu fronces le nez et approche doucement, ignorant le reste, vaguement conscient d'une présence proche (@Syà Yuan) en observant ton ami dans l'état où il est. En face, un @Jósva Solsvik qui semble être l'ombre de lui-même. Pas le temps de faire dans la diplomatie car le sang répandu est vampirique. « Nous allons tirer tout cela au clair, mon ami. » Tu as un sourire bienveillant vers ton frère lupin - je suis là, a as-tu envie de dire, mais tu ne peux serrer ce frère contre ton coeur, chasser la peine, la tristesse de ses yeux alors tu te tournes vers le lycan apparemment fautif. Tu accroches le regard de @Jósva Solsvik et impose ton hypnose vampirique. « Je déteste avoir à faire ça mais - qu'as-tu fait ? Quelles étaient les motivation pour que tu baffoues ainsi les Accords ? Que s'est-il passé ? N'oublie aucun détail, contes-nous tout et n'omets rien. » Superbia dans la voix, tu imposes à contrecoeur ton pouvoir dans la verve douce, bienveillante, cherchant à deviner ce qui a pu arriver depuis que tu as quitté ce groupe. Ton manteau s'imbibe de sang et de neige fondue, et tes narines sont assaillies d'odeurs diverses qui te donnent la nausée - cette soirée est un désastre, et les répercussions seront titanesques. Tu souhaites de tout coeur aider les Första dans cette épreuve, faire le fin mot de l'histoire à cette tragédie.

Spoiler:

Il en perd la notion du temps, secoué par ses actes et la facilité avec laquelle il s'était oublié. Puis quelqu’un se glisse dans l’obscurité, tout près de lui, atteste les dégâts sans vraiment l’en blâmer. Jósva l'observe sans trop la voir, son visage lui est inconnu tout autant que son odeur, mais dans sa voix s'abrite un grain de familiarité qu'il reconnaît tout de suite : une Ombre, bien plus lucide que lui. Elle n’a pas l’air d'être ici pour pointer du doigt ni hurler à la mort, mais il est trop ailleurs pour vraiment s’en soucier, détaché de la réalité comme s'il n'était pas vraiment revenir entier. C'est jusqu'à ce qu’elle parle de @Satyavati Ahuja, son nom résonnant comme un baume dans un instant si lugubre, et il lui jète un regard brodé de questions. « Satya ? » Est tout ce qu’il réussit à articuler, le cœur battant à nouveau. Où qu’elle soit il l'espère en sûreté, et pourtant il n’en doute pas ; c'est presque elle qui veille sur lui, et il en aurait honte s'il ne voyait pas en son geste une loyauté qui leur est propre. Ses yeux glissent vers ses alentours, cherchent dans la foule une erreur qui pourrait lui coûter encore plus cher que le cadavre du vampire abandonné à même le sol — et il se soulage de voir des flammes danser à la place, en lâcherait presque un sourire d’imaginer Satya sculpter son propre chaos. Impossible d’arracher la honte qui lui colle à la peau, pourtant, loup qui avait toujours pensé contrôler la bête en la laissant faire de lui ce qu’elle voulait. Les dieux et lui avaient un accord, de ceux qu’on ne rompt pas ; et voilà qu'il se mettait à tuer au hasard dans la foule, moindre excuse comme motif suffisant. Sa seule consolation ce sont les traits inconnus de sa dernière victime, une cible qui aurait bien pu être autre, qu'il aurait pu ne jamais se pardonner. Mais elle est de courte durée, car d’ici il reconnaît l’odeur du frère qui s'élance dans sa direction, le visage froid d’une déception qu'il avait trop souvent vue dans les yeux de leur père avant lui.

C'est l’humilité qui laisse @Hakan Sørensen poser ses griffes sur lui, le secouer comme pour l’implorer d'être quelqu'un d’autre. Il voudrait s’en excuser, Jósva, mais aucun mot ne daigne sortir. Ses yeux restent sombres et humains, la colère trop malvenue pour qu'il ne la laisse le reprendre à nouveau. Il a bien vu ses dégâts, et quelque part dans ses tripes se noue un noeud d'appréhension, priant pour que la sentence ne soit pas trop terrible. « Je sais, j'ai — » et il cherche quoi dire, comment excuser une si terrible faute. Cette absence terrifiante qui l’avait empli pendant un instant, meurtrière. Il n'était plus lui même, il en est certain ; mais le loup mais le débordement sur le compte de cette rage que les politiques helvikanes ne faisaient qu'affûter de jour en jour, une goutte d’eau qu'il n'aurait pas su supporter. Puis c'est @Sebastián Santiago qui sort du chaos pour les rejoindre dans l'ombre, et il glisse furtivement une œillade vers @Syà Yuan, l’implorant presque de le sortir d’ici, de le tirer d’affaire plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Il voulait partir loin, disparaître là où on finirait par oublier son nom et son crime. Courir avec Satya dans les bois nocturnes, embrasser le loup jusqu’à ce qu'il n'y ait plus aucune carne humaine à retrouver.

Les mots de Sebastian l'envoûtent, limpides, bien plus que toutes les réponses qu'il pourrait avoir à donner. Ses épaules retombent, chien honteux sentant encore trop l'agréable présence d’Hakan à ses côtés, égo abîmé par la réprimande autant que par le remord. Le vampire ne manquera à personne — mais un meurtre reste un meurtre. « Il se pavanait là, du sang sur le menton comme s'il venait de se payer un bon dîner. Et personne ne faisait rien — encore. » Ses mains s’agitent, retrouvant sans mal la colère qui l’avait empli en le voyant ainsi près de la foule, déambulant impunément — sales vampires. « Je sais pas, c'était… plus fort que moi. » Il tente de remettre les morceaux dans l’ordre, les dernières minutes comme un délire de fièvre, lointain et brumeux. « Et Rhys. Il m’a provoqué et je… j'ai pas su me contrôler. » Ses yeux évitent ceux de l’ainé mais il admet tout de même sa faute, sa rage puérile et dominatrice, un besoin de chaos et de violence. En quelque sorte, il ne valait pas mieux que Rhys. « J’en ai tellement entendu ce soir et voir les Dragomir ici comme si de rien n'était… c'était trop. » Finalement il détourne le regard, rêvant de solitude, la présence des trois juges comme une prison de laquelle il rêve de s'évader. « Je voulais pas. Pas vraiment. » Oh que si. Une excuse minable mais qu'il offre tout de même, au prix des Accords brisés et des événements funestes qui en découleront. Soudain il a peur, peur de ce qu'il adviendra si des yeux baladeurs l’ont surpris en plein délit. Les Magiyavi, la royauté — c'était le pire endroit pour perdre toute once de contrôle et l'inquiétude le ronge peu à peu. Il n'hésiterait pas à quitter Helvika s’il le fallait, attaché aux bois obscurs et enneigés mais trop raffolant du goût d’ailleurs, d’un isolement bienvenu. C'est trop tard, le mal est fait.

Spoiler:

Dans la nuit noire, ils auraient pu s’éclipser, se fondre dans les ombres, se faire oublier. @Jósva Solsvik semble bien vouloir la suivre, lui emboiter le pas, accepter qu’elle le mène au loin, à l’abri – du moins l’espère-t-elle. Quelques instants auraient suffi, pour l’évacuer, prendre de la distance, retrouver le calme de la nuit, le froid de l’hiver sibérien. Loin de la foule, loin des regards. Mais à la place, c’est un alpha empressé (@Hakan Sørensen) qui vient à eux, ne laisse guère le temps de réagir aux deux fuyards. Petite insignifiante, elle est toute bonnement ignorée par le premier qui vient agripper le louveteau par le col, mais aussi par le second (@Sebastián Santiago). Et c’est aussi bien. Elle se complait dans l’ombre, observe le calme qui se perd, la violence qui menace de se déchainer. Il y a tant de promesses, dans la fureur qui couve, mais qui jamais ne fuit. Les mots du vampire sont bien plus sinueux, avertissent Syà du danger qui guette avant même que le coupable ne réponde et accuse l’instigateur du chaos. Elle ne peut rien répondre aux yeux implorants du loup, se fond dans l’insignifiance, presque intimidée par les hautes silhouettes qui se dressent autour d’elle. Elle n’a pas sa place ici, et cultive sa discrétion, prend un air effrayé, à jauger les uns et les autres, comme si elle ne savait comment agir. Alors qu’elle le sait, au fond, et ne perd pas sa chance par trop d’hésitations. La vicieuse renarde agit, surveille l’esprit du meurtrier et calque ses illusions sur ses mots, embrume l’alpha et le vampire, ne leur fait entendre que ce qu’elle eut qu’ils entendent, efface le nom de Rhys de l’accusation, préfère la retourner contre le jeteur de sort. Et toi. Tu m’as provoqué et je… j'ai pas su me contrôler. Maigre vengeance contre les vampires de l’Alliance Obscure, elle tire à vue, sans vraiment savoir si ses balles feront mouches. Agit sous la première impulsion, réoriente ses illusions pour accuser celui qui se permet ainsi d’ordonner et d’imposer sa volonté à l’égaré.

Spoiler:

Elle a les cheveux en bataille et les joues roses d’avoir couru à travers les rues bondées d’Helvika. Le rendez-vous s’était éternisé, les époux désabusés incapables de communiquer sans hurler. Maja avait jeté l’éponge, s’était assise sur ses honoraires en décidant de les mettre à la porte après qu’une agrafeuse volante ait percuté son front. Elle ne peut le voir mais déjà une petite bosse pointe le bout de son nez. « Ne sois pas en retard. S’il te plaît. » La jeune femme accélère alors qu’elle repense à son dernier entretien avec @Hakan Sørensen. Ce dernier avait levé les yeux au ciel lorsqu’elle s’était vexée du peu de confiance qu’il lui accordait. Depuis la mort de leur père, la louve s’efforçait pourtant d’être à ses côtés, allant jusqu’à endosser le rôle de bêta bien qu’elle ignorait encore aujourd’hui si cette mesure serait permanente ou non. Si la meute représentait sans contexte une grande part de son existence, la jeune femme avait toujours montré un goût prononcé pour l’indépendance… Et les ennuis.

Elle s’arrête net quand elle avise le feu qui consume la maisonnette en bois et gronde tout bas au moment même où l’odeur diffuse du sang vient charrier ses narines. « Occupe-toi de ta sœur et surveille les autres. » Maja se raidit mais balaye rapidement l’impression d’être laissée sur le banc de touche. Sa place est ailleurs, auprès des första qui commencent déjà à se rassembler suite à l’ordre implicite lancé par leur alpha. C’est Vadim* qui se charge de lui murmurer un bref résumé des événements alors qu’elle s’approche d’@Astrid Sørensen. Mais un étranger la devance, pose sa main sur l’épaule de sa sœur. Elle renifle ostensiblement l’homme, ne reconnaît pas l'odeur et s'inquiète de sa probable appartenance à la meute des perros de sangre. « Astrid ? » Les effluves d’alcool la frappe et Maja hausse les sourcils d’étonnement. « Je vois que l’on s’amuse sans moi. » Qu’elle ajoute avant de dévisager @Hamza Asuman et de fixer la main toujours sur l’épaule. En l'espace d’un battement de coeur, la louve se manifeste au creux des pupilles. « Tu me présentes ton ami ? »

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21h32. Il filait déjà à travers la foule, mettant le plus de distance entre lui et le cabot qu'il avait manipulé. Il l'avait vu se détacher du groupe, sans aucune surprise ; la persuasion avait ricoché contre sa conscience, l'obligeant à s'y soumettre sans même comprendre pourquoi. Rhysand resta juste assez longtemps pour voir @Jósva Solsvik se volatiliser du coin de l'oeil, l'écho de ses mots résonnant encore dans son esprit. Le vampire n'avait fait que saisir une opportunité dont le loupiot était trop lâche pour s'emparer seul. Il avait vu la haine dans le regard du bâtard Sorensen, il ne lui avait fallu qu'un coup de pouce pour oser enfin briser ses chaînes. Du point de vue du St-James, il n'avait fait que le libérer du joug des Första. Toutes ces règles et cette retenue, c'était contraire à son éthique. Ce cher Jósva le remercierait plus tard, une fois la pilule passée.

Il ne s'attarda pas assez longtemps pour connaître la suite de ce fascinant léger imprévu. Il se faufilait à travers les hordes d'individus entassés près des cabanons, pestant contre la promiscuité et son odorat sur-développé, qui lui faisait parvenir toutes les vapeurs d’alcools bons marchés et autres amuses-gueules dérisoires. Il avait horreur des endroits surpeuplés - à l'exception des cimetières.
Tandis qu'il s'approchait du sapin trônant fièrement au centre de la place, un mouvement de foule l'alerta d'un énième incident survenu derrière lui. Il flaira le brûlé plus qu'il ne vit les flammes, mais il se retourna tout de même pour analyser les faits. Un imbécile avait provoqué un incendie près d'un stand de vodka, rien de bien étonnant vu l'état d'ébriété générale. Il allait s'en désintéresser quand, alors que tout le monde rabrouait chemin, il aperçut une silhouette se faufiler droit vers les flammes. Il ne s'en serait pas plus offusqué s'il ne l'avait pas déjà aperçue près de son demi-frère, un peu plus tôt dans la soirée. Et s'il n'avait pas le pressentiment de l'avoir déjà vue quelque part, il y avait fort longtemps.

Porté par un pressentiment impossible à chasser, il s'avança lui aussi en direction du stand. Ce n'est que lorsqu'il fut plus près d'elle, qu'il put apercevoir le pendentif qu'elle serrait entre ses doigts telle une prière susurrée à la nuit, et qu'il sut exactement de qui il s'agissait. Un éclair de panique le traversa à l'idée de la savoir ici, encerclée par ses ennemis. Il ne put lutter contre la rage froide qui s'empara de lui, comblant déjà la distance qui le séparait encore d'elle. Il la rattrapa par le poignet alors qu'elle filait déjà vers le danger, inconsciente ou juste profondément aveuglée par ses valeurs. « Akemi. » Ses doigts se refermèrent sur elle et son regard d'acier trouva le sien, s'y plongeant comme une dague s'enfoncerait en plein cœur. « Non mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Comment as-tu pu penser une seule seconde que venir à la Nuit pourpre serait une bonne idée ? C'est du suicide, et tu le sais. » La voix est glacée, le ton implacable. Un mot de trop, un geste de travers, un rien pouvait suffire à la trahir.
Il l'avait laissée prendre tous les risques du monde par le passé, l'envoyant éclabousser les rues de pêchés écarlates, lui colorant les mains aux nuances de son infamie. Elle avait été son sbire, autrement plus macabre que lui - mais brisée pareil. Il savait ce dont elle était capable, et si elle s'en était seulement souvenue elle aussi, elle aurait su que c'était à lui de trembler face à elle. Mais cette Akemi-là n'était plus qu'un lointain écho, un souvenir qu'il lui avait arraché comme tant d'autres. « Tu as deux options ; soit tu t'en vas de ton plein gré, soit c'est moi qui te traîne hors de cette place. » Il resserra son emprise sur son poignet, l'empêchant de s'y soustraire. « Crois-moi, tu préféreras la première. » Il lui dévoila ses crocs, comme pour ponctuer sa menace.

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