— heart of glass (akemi)

[ nom, prénom, pronom ] AKEMI FENG (elle), "BRIGHT, BEAUTY" — Elle a presque oublié l'écho de la voix de sa mère lorsqu'elle prononçait ce surnom, celui qu'elle a adopté au détriment de son vrai prénom. Meilin oubliée, enfouie sous toutes les autres syllabes qui glissent sur sa langue. Autant de mensonges destinés à protéger ce qu'elle a refoulé au plus profond d'elle-même, ses racines, son histoire. Des vérités qui sont comme des bombes à retardement logées dans sa poitrine, leur tic toc résonnant contre ses côtes. Jusqu'à les rompre, jusqu'à tout détruire le jour où elle hurlera le nom des Feng à la gueule de ce monde qui n'a plus voulu d'eux. [ date et lieu de naissance ] 4 décembre 1630 — Sa première vie, si lointaine et pourtant encore trop incrustée dans sa mémoire. Elle est née une nuit d'hiver, au Palais Zemniy. Là où tout a commencé, là où tout s'achèverait. Dans le sang et le chaos. [ situation familiale ] Compliquée — Elle a un jour aimé quelqu'un si fort qu'elle lui a sacrifié l'une de ses vies, enfonçant la dague dans son coeur en étant persuadée que ses larmes le lui ramèneraient. Ils étaient liés l'un à l'autre, dans la vie comme dans toutes ces morts qu'ils ont partagées à deux. Peut-être que c'est ce qui leur a tout coûté, leur foi en ces promesses d'éternité qu'ils croyaient imparables. Mais la mort est venu le réclamer, Zhan, et cette fois elle l'a enfermé dans son royaume. Esseulée, brisée, Akemi n'a su se reconstruire que lorsqu'on lui a arraché les souvenirs de ce mari qu'elle avait perdu. C'est Satya qui la répare, qui tente de donner du sens à ce qui n'en a plus. [ métier ] Bijouterie Vesenko — Leur nom est ancré en elle en lettres vermeilles, vieux ennemis de sa mère qu'elle soupçonne à nouveau d'oeuvrer contre les Ombres. Infiltrée dans leur palais d'or et de diamants, la kitsune se complaît parmi les jolies choses. Irrémédiablement attirée par tout ce qui brille, la voleuse dérobe lorsque les regards se posent ailleurs. Justicière — Mais son véritable devoir est ailleurs, dans ces rues où les injustices pullulent sans personne autour pour les voir. Akemi les voit, elle, incapable de résister au besoin d'aider ceux que le système a abandonnés. Comme elle et les siens, et comme tant d'autres victimes de ces Accords corrompus. [ localisation ] Auberge « Chez Tatiana » — Arrivée en ville quelques semaines auparavant, la kitsune se fait discrète. Fantôme invisible errant dans les rues de ce royaume qui aurait dû lui revenir, là où son passé a le goût de l'amertume. [ race ] KITSUNE — Elle n'est qu'un monstre camouflé sous des traits qu'elle s'invente, dessinant les contours du visage qu'elle présente au reste du monde. Mais sous la chair, elle n'est que ténèbres et chaos, ses démons hurlant dans cette cage dont elle les a fait prisonniers. Elle n'a jamais su dompter l'esprit qui vibre dans ses os, la kitsune qui réclame, qui exige. Celle qui s'empare de ce qu'elle convoite sans demander son reste, celle qui prend plaisir à torturer les pantins qu'elle coince entre ses griffes. [ camp ] NEUTRE — Trop brisée pour rêver encore à un monde appartenant toujours aux Feng, trop nostalgique pour tout à fait s'y résoudre. Elle ne sait pas Akemi, elle n'a jamais vraiment su quelle était sa place sur le grand échiquier du monde. Parce qu'elle aurait dû avoir quitté la partie la nuit de l'Insurrection, et que le reste n'a été que quelques années de sursis. Pourtant, il y a cette gamine qui hurle en elle, celle qui a vu ses proches se faire assassiner par les rebelles. Mais il n'y a jamais eu que Tao pour savoir s'adresser à l'enfant trahie, brisée ; et son frère n'a plus détenu ce pouvoir sur elle depuis qu'elle s'est mise à le fuir, comme si elle ne savait plus faire que ça. [ alliances et mésententes ] FENG — Elle les a dans la peau, peu importe à quel point elle tente de s'en défaire. Tout aurait été plus simple si elle avait simplement pu les effacer, eux aussi. Comme tout ce qui a un jour compté si fort qu'elle aurait pu brûler des cités entières pour les garder auprès d'elle. Elle s'est enfuie, pourtant, rompant ces liens si précieux la rattachant à un passé devenu fardeau. RHYS — Elle a passé un pacte avec le diable, devenant sa précieuse marionnette pourvu qu'il l'aide à retrouver ceux qu'on lui avait alors arrachés. Elle s'est salie en son nom, petite ombre sévissant dans les ruelles, répandant le macabre partout où il le lui intimait. Elle lui aurait tout sacrifié, Akemi, mais il lui a pris la seule chose qu'elle ne pensait plus pouvoir offrir. Il la lui a arrachée sans le savoir, sans le vouloir. Mais c'était avant qu'il ne lui ôte ses souvenirs, redevenant un étranger pour celle qu'il avait fini par façonner à son image. SATYA — Désormais la seule qui compte, pourtant pas autant qu'elle le devrait. Akemi le sait, mais elle lui livre tout ce qu'elle est capable de lui donner, les fragments de son coeur qu'elle dépose entre ses mains. Satya, elle l'aime dans le noir, aveuglée par son besoin de ne plus être seule. Ce n'est pas assez, ça ne l'a jamais été ; mais pour l'instant c'est tout ce qu'elles ont. VESENKO — Ce nom hante ses souvenirs, elle l'entend dans la bouche de sa mère. Assassins, meurtriers, sauvages. Elle se souvient du massacre, de l'odeur de brûlé quand les Vesenko ont incendié le théâtre. C'est pour ça qu'elle les a traqués jusqu'en ville, dès qu'elle a recroisé l'un de leurs rejetons. DRAGOMIR — Ce sont ceux qui lui ont tout prix, ceux qui ont provoqué toutes les tragédies qui s'en sont suivies. Pour tuer le monstre, il faut lui couper la tête. Alors seulement son monde pourra commencer à guérir.

01. — Ashes of who I used to be
Il y avait les cris, les larmes, la peur. Il y avait sa vision qui se teintait de vermeil, la fumée s'infiltrant dans ses poumons. Elle suffoquait, Meilin, cachée dans la commode comme lorsqu'elle jouait avec ses frères. Elle savait qu'il ne fallait pas qu'on la trouve, qu'elle devait rester recroquevillée derrière les manteaux en fourrure, les ongles enfoncés dans la peau de ses jambes tant elle les serrait contre elle. Mais il ouvrit la porte, l'ennemi sans pitié pour l'enfant qu'il traîna hors de l'armoire. Elle se souvint de la sensation de froid qui l'envahit brutalement lorsque le pieu s'enfonça dans son coeur, lui arrachant sa toute première vie. De la solitude de l'autre côté, de la terreur qui la saisit quand elle retrouva ses esprits. Elle entendit son assaillant hurler, victime de la douleur générée par son crime. Alors elle s'était mise à courir, jusqu'à ce que les bras d'un Ahuja se referment sur elle pour l'emmener loin, très loin de ce massacre. Pourtant elle sait désormais, Akemi, qu'une part d'elle-même n'en est jamais revenue. Qu'une kitsune peut perdre neuf vies mais que ce qu'on ne leur dit pas, c'est qu'elle se réveille un peu plus vide après chaque mort. Comme si elle avait laissé un fragment de son âme là-bas, dans les ténèbres entre deux mondes.

02. — A quiet life
Elle suffoque depuis des années, Akemi. Sous tous les masques qu'elle porte elle semble avoir oublié celle qui se cache, ou peut-être ne l'a-t-elle jamais su. Elle ne s'est jamais accordée le moindre répit, sans cesse sur le qui-vive ; il fallait toujours courir plus loin, s'enfuir plus vite. Elle était en cavale avec son frère, Tao, et sa cousine, seuls rescapés de l'Insurrection. Le clan Ahuja à leurs côtés, fidèles à leur serment de protéger ceux pour qui ils sacrifieraient jusqu'à leur toute dernière vie.
Quelque part elle sait qu'elle n'aurait jamais dû partir, qu'elle aurait dû rester avec les siens peu importe les dérives que Tao était prêt à commettre pour assurer leur survie. Mais la haine dans son coeur commençait à déteindre sur celui de sa soeur, où les ténèbres prenaient trop facilement racine. Elle a toujours eu cette noirceur en elle Akemi, mais Tao savait mieux que personne comment la faire sortir. Il nourrissait sa rancoeur, son besoin de vengeance sans savoir qu'elle n'était pas assez forte pour l'encaisser. Son âme se brisait sous ses mots, alors elle l'a abandonné pour se sauver elle-même. Égoïste petite soeur, tournant le dos à ceux à qui elle devait tout ; pour finalement se découvrir une nouvelle famille, pour laquelle elle recourrait aux mêmes extrêmes que son frère afin de les protéger tous. Elle comprendrait alors que l'amour, le véritable amour, pouvait pousser les anges à se muer en démons.

03. — Me and the devil
Il l'a trouvée alors qu'elle venait de tout perdre, lui a tendu une main sans lui mentir sur la noirceur de leur destination. Rhys, c'est ce pacte scellé dans le désespoir et l'abandon, celui qui pouvait tout lui rendre, à l'épouse esseulée, à la mère meurtrie. Il lui a promis de les retrouver, Zhan et Azula ; après qu'un vampire les ait arrachés à elle, après qu'elle se soit effondrée sous la violence de la perte. Ils s'étaient forcément échappés, l'inverse était trop difficile à admettre pour celle qui ne pouvait s'imaginer un avenir sans eux. Ils étaient tout ce qu'elle possédait de plus cher, trois âmes liées par l'amour éternel qu'elles se portaient. Leur disparition avait laissé la sienne incomplète, fracturée.
Alors elle s'est jetée dans les bras du diable, devenant tout ce que Rhysand avait besoin qu'elle soit. Son sbire dans la nuit, sa marionnette macabre. Elle le laissait tirer les fils, lui murmurer des noms dans le noir, l'invitant à se glisser dans leur conscience pour en éventrer tous les secrets. Faucheuse aux mille visages, elle incarnait la Mort silencieuse qui s'immisce là où on ne l'attend pas.

Elle a les mains couverte du sang que Rhysand lui a fait verser, marques indélébiles sur son âme dont elle pensait pouvoir s'absoudre. Mais quand la réalité l'a rattrapée, toutes les horreurs dont elle était coupable l'ont noyée sous leurs vices. Femme devenue monstre, insatiable, comme pour combler le vide que l'annonce de leur mort avait laissé. Zhan et Azula, qu'elle ne retrouverait plus jamais. C'était un deuil dont elle était incapable, une douleur qui avait empoisonné son coeur. Alors elle a fait la seule chose susceptible de l'aider à se relever, remettant entre les mains de son bourreau les clés de son destin tragique. Le vampire lui a fait oublier jusqu'à leurs noms, et soudain ceux pour qui elle s'était brisée n'étaient plus personne. Des inconnus dont la mort ne l'avait pas détruite. Un mensonge de plus, sans doute celui de trop.

04. — Did you break but never mend?
Il y a tout ce vide en elle, ce silence qui vibre comme si quelqu'un lui hurlait les mots enfouis dans les limbes de sa conscience. Elle ne se souvient de rien Akemi ; elle a tout oublié de ce mari qui l'a aimée si fort, hantant autrefois chacun de ces milliers de souvenirs qu'ils avaient créé à deux. Zhan avait été son pilier, une présence solide et stable sur laquelle elle s'était longtemps appuyée. Et puis il y avait Azula, ce doux visage que la persuasion de Rhysand avait effacé de sa mémoire. Elle n'est plus que l'ombre de celle qu'elle était à leurs côtés, un fantôme se contentant de survivre avec les maigres armes qu'il lui restait encore. Et elle se sent si lasse, Akemi — mais c'est son âme qui est épuisée, ravagée par une fatigue sans âge et sans fin.
Pourtant elle s'accroche, plus pour Satya que pour elle-même, sans qu'elle n'ait jamais osé le lui avouer. Satya qui refuse de la laisser se glisser dans l'abîme, attachée à elle comme un naufragé à une bouée — sans voir qu'Akemi ne la ramènerait jamais vers le rivage. Elle l'entraîne vers le fond, mais il y a quelque chose en elle qui la propulse sans cesse vers la surface. Cette dévotion sans faille, le vide que sa présence cherche à combler ; si ça ne suffit pas encore, peut-être qu'un jour Satya sera assez. Peut-être qu'un jour, elle parviendra à réparer tout ce qui s'est brisé en elle.